Les belles initiatives éco-responsables de notre quartier

Alain Del Vecchio, pouvez-vous nous raconter votre histoire avec VerPoPa ?

Je suis très lié au Domaine d’O en tant que voisin. J’ai commencé à travailler en 2007 sur le site de l’association Mas des Moulins, juste en face, à l’entrée Sud et j’étais aussi bénévole avec le Centre d’animation qui a un lien historique fort avec le Domaine d’O. Je m’y suis beaucoup investi localement et l’association a mis en place un jardin partagé en agroécologie sur son site sur la suggestion d'une personne qui travaille à Terre et humanisme. J’ai intégré ce jardin en 2011 par l’envie d’apprendre à jardiner bio. J’ai jardiné avec mon père dans mon enfance, mais ce qui m’intéressait, c’était d’apprendre à jardiner bio, travailler le plus naturellement possible, au rythme lunaire, etc. En juillet 2013, le Centre d’Animation, en charge du Jardin partagé, m’a orienté vers VerPoPa, qui fêtait son inauguration autour de la fête de l’été. Et j’y suis resté puis entre 2014 et 2015 j’ai suivi une formation en jardinage bio et je me suis alors perfectionné.

Que signifie VerPoPa ?

Verger Potager Partagé. L’idée était, née en 2008, de créer un verger partagé urbain bio en permaculture, lors de rencontres permaculturelles en Cévennes. C’est l’ancien Maire qui était alors Maire adjoint à l’urbanisme qui a choisi ce terrain de Malbosc, un terrain très pauvre, fait de remblais etc. D’ailleurs, Malbosc veut dire mauvais bois, ce qui en dit long (rire). Les premières plantations du verger sur ce site ont eu lieu en 2010, avec de petits arbustes de variétés plutôt anciennes et une haie tout autour. Mais un an plus tard, la plupart des petits arbres qui avaient été plantés avaient été volés, arrachés. Il y a alors eu un grand élan de solidarité de la Mairie, qui a apporté des arbres plus âgés et replanté une partie du verger. Avec l’arrivée d’une Présidente américaine très énergique, le verger s’est transformé avec des espaces potagers plantés entre les arbres. Et depuis, nous continuons... Nous avons fait des ateliers de semis de noyaux, nous replantons de très jeunes arbustes et nous avons à ce jour plus d’une centaine d’arbres fruitiers. La Mairie nous a d’ailleurs accordé une petite extension à l’automne dernier, dans la perspective de pouvoir accueillir encore davantage les écoles, le quartier, la maison de retraite et sensibiliser petits et grands à l’écosystème environnemental.

Comment fonctionnent l’entretien, la cueillette, la distribution des fruits et légumes de ce verger potager ?

C’est vraiment une parcelle complètement collective. Je ne saurais en dire exactement la superficie mais il y a au moins 2 500 mètres carré. Nous réfléchissons tous ensemble, avec tous les adhérents, tous au même niveau, lors d’une réunion mensuelle, sur nos plantations et fêtes à venir, parce que dans la permaculture, nous fêtons les saisons. La cueillette et ses fruits sont donc également collectifs et partagés ainsi que les légumes. Nous les distribuons avec les personnes qui viennent assurer les permanences, nous en faisons aussi des préparations, nous les cuisinons pour les donner aux repas partagés, aux fêtes, aux gens qui viennent visiter et découvrir le verger.

Les visiteurs sont nombreux ?

L’importance des productions fruitières et légumières commence à être connue, ainsi que nos méthodes potagères, mais comme c’est très sauvage, de l’extérieur, en passant, on n’imagine pas spontanément qu’il y a tout cela derrière. Mais on ne va pas couper l’herbe qui dissimule ce jardin, car il faut des abris naturels pour les insectes, et cette herbe nourrit le sol en même temps, comme un couvre-sol qui nous évite d’avoir du chiendent. Depuis que j’y suis, en 2013, nous sommes devenus refuge LPO, nous avons des ruches que nous gérons nous- mêmes. Notre philosophie, dans la permaculture est anti-pyramidale, nous considérons que toutes les espèces de la planète, y compris nous, sommes au même niveau. C’est un cercle, et non une pyramide que nous formons. A partir de là, il faut que les abeilles soient considérées comme des partenaires et non pas comme des ouvrières que nous exploiterions pour en récupérer en permanence le miel. Nous en récupérons quand il y a un peu de surplus mais l’idée en accueillant des ruches et de favoriser la pollinisation des arbres.

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Propos recueillis par Mélanie Drouère, 25 mai 2021, Montpellier.

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