Warmup 2021 : Une fenêtre sur des travaux en cours

Connaissez-vous le Printemps des Comédiens ?

De nom. Mais longtemps basée en Martinique, je n’ai jamais eu l’occasion d’y venir.

Pouvez-vous décrire votre projet, Juillet 61 ?

C’est d’abord un projet d’écriture qui fait suite à la rencontre avec le travail d’un photographe américain qui s’appelle Garry Winogrand, un maître de la photo de rue. J’ai décidé d’utiliser une suite de photos qu’il a faites dans les années soixante sur la vie quotidienne des Afro-américains – mais pas seulement —, un travail qui balance entre optimisme et bouleversements qu’on sent venir. C’a d’abord été une nouvelle puis, dans ma tête, c’est vite devenu une pièce de théâtre.

Dans un deuxième temps j’ai croisé le travail de Roberto Negro, un pianiste de jazz contemporain. Mon imaginaire m’amenant vers la ville de Chicago, je lui ai proposé qu’on travaille ensemble sur le projet. Et pour la première fois, nous l’avons abordé par deux entrées différentes, l’écriture musicale, l’écriture littéraire.

Le spectacle est donc une forme où nous avons souhaité qu’à la fin, notre jeu amène le spectateur à ne plus savoir s’il assiste à un concert ou à une pièce de théâtre. C’est un objet qui se veut entre les deux, même s’il est classé dans la catégorie théâtre.

Où en êtes-vous de son avancement et en quoi est-ce important de montrer un travail qui est loin de son aboutissement ?

Nous avons terminé l’écriture musicale et l’écriture littéraire. Et donc nous avons commencé à mettre toute l’équipe sur le plateau – c’est-à-dire deux comédiennes, deux musiciens. A Montpellier, ce sera notre deuxième temps de travail : la situation sanitaire nous a empêchés, jusqu’à aujourd’hui, d’avancer davantage.

Pour ce qui est de montrer un travail qui n’est pas abouti, c’est l’occasion de confronter notre réflexion à un public, qu’il soit professionnel ou non. Ce sont les premiers retours qu’on peut avoir sur un spectacle. Et pour moi, c’est important de pouvoir échanger lors des étapes intermédiaires.

Descendue de scène, devenue spectatrice, qu’iriez- vous voir dans cette édition du Printemps des Comédiens ?

Plusieurs spectacles m’ont interpellée, Phèdre ! et Giselle..., parce qu’ils sont du même metteur en scène et je voudrais voir comment on se réapproprie de tels monstres, de pareils monuments du théâtre et du ballet. Il y a aussi le travail d’un Coréen, The Hamartia Trilogy pour voir en quoi c’est différent de notre approche. Ah, et puis il y a du cirque : peut-être c’est une âme d’enfant qui resurgit. Mais c’est tellement rare que je voudrais voir ce qu’est devenu le cirque aujourd’hui.

Et encore... Un Hamlet de moins : Cédric Michel, qui a été mon professeur au Cours Florent, joue dans le spectacle. Et Peter Brook que je n’ai jamais vu. Et Ibsen, parce que j’adore le texte. Oh, de toute façon, je suis du genre qui va tout voir (rires)...

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Propos recueillis par Jacky Vilacèque.

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