Histoire(s) de larmes

En ce qui concerne les actrices et acteurs, il y a ce mystère de l’apprentissage des pleurs. C’est une question souvent posée aux comédiens : comment faites-vous pour pleurer ? Pleurez-vous avec de vraies larmes ? Convoquant les récits intimes des interprètes qui l’entourent mais aussi sa propre expérience, la metteuse en scène entrelace matériaux documentaires et écriture personnelle pour plonger au cœur de la vulnérabilité, des sentiments, sensations et affects que les carcans et codes sociaux nous obligent tacitement à dissimuler, à garder pour soi. Que peut faire surgir une confrontation de sa propre, authentique fragilité au plateau de théâtre, lieu de monstration par excellence ? Telle est la question qu’aborde Histoire(s) de Larmes, sans détour, sans artifices, sans decorum, en nous immergeant avec tact et délicatesse dans une mer intérieure qui nous relie toutes et tous en tant qu’être humains. Se jouant des scènes considérées comme les plus difficiles à jouer, précisément parce qu’elles appellent des larmes, comme le final de La Mouette, la pièce prend aussi les chemins de l’humour, ou de la possibilité de l’échec, pour aborder des sujets universels : la disparition, la perte, la fin d’une histoire sentimentale, et tout ce qu’on en retient, les leçons de vie, l’amour, la gratitude.